Edmond About : L'infâme
Podrobnosti knjige
Klasični romani (do 20.st.) / Kratke zgodbe in esejistika
L'infâme Edmond AboutLe 24 janvier 185., ce qu’on appelle tout Paris se poussait, se foulait et se culbutait au bal de ces gens-là. L’hôtel des Gautripon, qui recevait tous les mercredis, était cité comme un des plus vastes et des plus somptueux de l’avenue des Champs-Élysées. Le suisse et le premier palefrenier se partageaient vingt louis par semaine, rien qu’à montrer les écuries et les mangeoires de marbre blanc. On lisait dans le Guide de l’étranger que tel jour, à telle heure, les Anglais pouvaient voir la galerie de tableaux, et notamment l’incomparable Passion d’Albert Dürer. Madame Gautripon allait aux courses en voiture de gala, comme une reine ; elle achetait les chevaux que l’impératrice avait trouvés trop chers. Ses émeraudes jouissaient d’une réputation européenne depuis l’exposition de Londres, où Webster et Samson les avaient étalées dans une vitrine à part, entre deux policemen. Le train de cette maison bourgeoise représentait au bas prix cent mille francs par mois. Un seul détail vous permettra de mesurer la prodigalité gautriponne : les enfants avaient chacun son service et ses équipages ; or l’aîné marchait sur sept ans et le plus jeune était âgé de dix-huit mois.
Lastnost | Vrednost |
---|---|
Založba | Agencija TEA BOOKS |
Leto izdaje | 2021 |
Strani | 184 |
Jezik | francoski |
Tip datoteke | epub |
ISBN | 9791220818940 |
Izvodov na voljo:
- Prost
- Prost
- Prost
-
Zaseden
Še 3 dni 35 min in 6 sekund
Pokukaj v knjigo
Dolg opis
Le 24 janvier 185., ce qu’on appelle tout Paris se poussait, se foulait et se culbutait au bal de ces gens-là.
L’hôtel des Gautripon, qui recevait tous les mercredis, était cité comme un des plus vastes et des plus somptueux de l’avenue des Champs-Élysées. Le suisse et le premier palefrenier se partageaient vingt louis par semaine, rien qu’à montrer les écuries et les mangeoires de marbre blanc. On lisait dans le Guide de l’étranger que tel jour, à telle heure, les Anglais pouvaient voir la galerie de tableaux, et notamment l’incomparable Passion d’Albert Dürer. Madame Gautripon allait aux courses en voiture de gala, comme une reine ; elle achetait les chevaux que l’impératrice avait trouvés trop chers. Ses émeraudes jouissaient d’une réputation européenne depuis l’exposition de Londres, où Webster et Samson les avaient étalées dans une vitrine à part, entre deux policemen. Le train de cette maison bourgeoise représentait au bas prix cent mille francs par mois. Un seul détail vous permettra de mesurer la prodigalité gautriponne : les enfants avaient chacun son service et ses équipages ; or l’aîné marchait sur sept ans et le plus jeune était âgé de dix-huit mois.